« Hommage aux victimes de l’attentat de Nice du 14 Juillet 2016 »

Nice, comme de nombreuses villes du monde, a été frappée par l’horreur, l’innommable!

Les conséquences psychologiques sont terriblement douloureuses, profondes et envahissantes.

Ces psycho-traumatismes nécessitent une prise en charge individuelle et collective adaptée et immédiate à court, moyen et long terme.

Choquées, sidérées, déconnectées, à côté de la réalité, les personnes touchées ont besoin d’un espace d’écoute empathique et bienveillant pour doucement reprendre pied et se relier à leur humanité. La détresse, d’une intensité immense à besoin d’être dite, criée et partagée pour rompre l’isolement du chaos interne ressenti. Les échanges et les silences en groupe de parole sont aussi un soutien indispensable pour se sentir moins seul face à l’indicible.

Nous ne sommes pas préparés à faire face à une telle folie, pour cette raison, ces situations nous imposent de trouver au fond de nous les capacités et les qualités nécessaires pour continuer à avancer et réinventer notre rapport au monde pour que, face à  la peur imposée,  l’espoir en la vie soit la seule réponse.

Je partage la douleur des familles et des proches des victimes  et vous fais part de mon soutien le plus total dans cette épreuve qui nous touche tous en plein cœur…

« Le cœur blessé nous enlaçons la promenade endeuillée,

Quelques roses blanches délicatement disposées

Sur le sombre bitume écœuré.

Le cœur blessé nous marchons en silence,

Serrant plus fort

A chacun de nos pas

Notre armure d’amour et de liberté.

Aucune arme ne peut abattre le cœur de notre Humanité. »

                                                                                                                                                                 23 Juillet 2016

Alors, je me replonge dans les mots d’Antoine Leiris qui vibrent encore de force, d’amour et d’insoumission un an après les attentats de Paris. Nous sommes infiniment plus grands  que ce que l’on inflige.

 

« Vous n’aurez pas ma haine » 

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.

                                                                                                                                                    16 novembre 2015

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