De souffle et de lumière

« Je voulais peindre ce qui ne se voit pas,
le souffle, la vie, le vent, le mouvement, la vie des formes,
l’éclosion des couleurs et leur fusion. »
Zao Wou-K
L’invitation du peintre Zao Wou-ki à travers son art, particulièrement dans ses dernières œuvres, nous exhorte à prendre le temps, à éprouver, à ressentir pour approcher l’essence même de la vie, l’espace et le silence, à regarder l’invisible pour saisir l’indicible.
Une invitation à approcher l’autre rive et l’éternel insaisissable.
Il montre de manière intense, troublante, dérangeante l’harmonie dans ses tourments, la lumière dans ses jeux d’ombres, le vide dans son éclat primaire. Rencontre du chaos et de la poésie.
Quête d’absolue, besoin de laisser trace, intime conviction, le mouvement du l’air, des nuages, de la vie qui va comme une douce gravité, légère et recueillie.
« Légèreté de l’espace, fusion des couleurs, qui se disputent la place du vide,
masses qui s’affrontent comme mes angoisses et mes peurs, silence du blanc,
sérénité du bleu, désespoir du violet et du orange »
Ses tableaux hurlent et murmurent dans le même temps les errances nécessaires à nos cheminements.
« Dans la tradition Chinoise, peinture et poésie sont intimement liées,
au point qu’il n’est pas rare qu’un poème soit écrit dans une partie vide du tableau. »
Et surtout l’humilité, inlassablement travailler en respectant la part de mystère, lieu sacré qu’on admire sans pinceau; c’est ainsi qu’il confiera à Richard Texier, son ami artiste, »en fait, toute ma vie j’ai essayé de peindre les nuages« .
Des œuvres qu’il nous faut seulement ressentir en silence.
« Zao Wou-Ki, L’espace est silence », Exposition Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 1er Juin 2018 au 6 Janvier 2019.
Alexandra Legendri-Fauron
26 août 2018.