"Trouver la joie dans le tragique de l'existence"

psychologue joie
« Rire, c’est refuser de se laisser aigrir par notre impuissance et nos échecs,
c’est montrer que la vie reste la plus forte et qu’en son ventre, on a placé la joie. »
 
Alexandre Jollien
 
« Eloge de la faiblesse » est le titre de l’ouvrage qui a fait connaître Alexandre Jollien mais en réalité il était évidemment question du courage qu’il nous faut dans nos vies pour faire face aux imprévus, aux manques, aux épreuves, aux handicaps que l’on porte tous de manière différente.
 
L’auteur, handicapé de naissance, cherche, interroge, se heurte à des réflexions sur le sens de la vie, il invite chacun à se découvrir dans sa singularité, à abandonner les préjugés et nos quêtes illusoires. Il montre combien nos fragilités, nos fêlures sont des lieux fertiles d’apprentissage, de liberté et même de joie.
 
Après avoir passé dix-sept ans dans une institution pour personnes handicapées, il a su trouver son chemin personnel, sa « voie unique » en se formant a la philosophie entre autres; il donne aujourd’hui des conférences et publie ses réflexions sur le « Métier d’homme », « La construction de soi », « Le philosophe nu », « Petit traité de l’abandon ».
 
« Etre vrai, oser l’abandon plutôt que la lutte, voilà qui me guide dans l’existence, où jamais nous ne pouvons nous installer. Pour demeurer fidèle à soi, pour vivre une authentique simplicité du coeur, tout un art est requis. (…) Le bonheur ne procède pas de l’accumulation mais du dépouillement. C’est la joie qui mène au détachement et non la privation. D’où cet itinéraire vers l’abandon, né de mes joies et de mes blessures. »
 
Tenir debout dans cette vie est un art de vivre à trouver, à inventer pour savoir savourer la joie quand elle s’offre dans les liens, dans les instants « de rien », en toute simplicité.
 
Le défi, se désencombrer, « se dévêtir de soi », de nos peurs d’être illégitimes, rejetés, oubliés, moqués, des blessures de honte et d’humiliation, les plus dévastatrices en ce qu’elles laissent de profondes cicatrices.
 
Alors en chemin, par temps menaçant, ne jamais laisser partir la certitude, cette intime conviction, qu’il y a pour chacun du bonheur à vivre malgré tout, au-delà de nos manques.
 
S’engager à ne pas s’infliger de chagrins inutiles par d’incessants jugements ou retours vers l’arrière. Apprendre à vivre plus libre et plus léger et rire, rire le plus souvent possible.
 
Eloge de la faiblesse, Alexandre Jollien, Les Editions du Cerf, 1999
Le métier d’homme, Alexandre Jollien, Editions du Seuil, 2002
Le philosophe nu, Alexandre Jollien, Editions du Seuil, 2010
Petit traité de l’abandon, Pensées pour accueillir la vie telle qu’elle se propose, Alexandre Jollien, Editions du Seuil, 2012
 
Alexandra Legendri-Fauron
4 septembre 2018.