"Habiter poétiquement le monde"
« L’artiste en nous exprime ce que l’adulte s’évertue à noyer,
L’artiste en nous ne déguise rien,
Il montre ce qui est.
Il est comme l’enfant, il ne se justifie pas. »
L’art touche en ce qu’il vient nous réveiller, nous secouer, nous crier l’importance de nos engagements. Le niçois Ernest Pignon-Ernest s’engage avec tout son être contre les injustices, l’apartheid, les pandémies, la tragique explosion d’Hiroshima en posant la lumière sur les blessures encore vives.
« Invictus »
par William Ernest Henley
« Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et resterai sans peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme. »
Ce célèbre poème, inspirant de force et de dignité, est celui que Nelson Mandela chérissait pendant ses vingt-sept années de détention. Il nous rappelle notre véritable lieu de pouvoir, nos réactions face aux événements de nos vies davantage que les événements eux-mêmes.
Nous ne choisissons pas nos épreuves, nous écrivons les réponses, nous inventons une manière de vivre malgré tout, en sortant de cette quête illusoire d’un bonheur sans éclaboussures.
Alors seulement cueillir le miracle du présent puissant d’être éphémère.
(*) Hölderlin
A.L.F
15 juillet 2018.