Au cœur d'une réserve indienne

psychologue chagrin
J’ai appris d’un ami qui vit dans une réserve indienne du Canada qu’il n’y a dans leur tradition que ces quatre qualités à nourrir pour rester « centré », la force, le courage, la sagesse et la générosité et qu’elles suffisent à nous rendre heureux.
Il explique avec une simplicité déconcertante que la vie n’est pas si complexe en réalité, que la seule chose qui compte vraiment c’est de ne pas se rendre triste parce que c’est la tristesse qui nous ronge le cœur et crée toutes nos maladies.
Par exemple, dans leurs traditions amérindiennes, on ne peut pas divorcer, la seule raison qui le permette c’est lorsque les deux « s’attristent », s’ils sont malheureux ensemble alors ils sont autorisés à ne plus rester ensemble.
 
Ne pas s’infliger de chagrin en plus. J’aime évidemment beaucoup cette idée.
 
De même, pour eux tout est lié, la nature est vivante et nous faisons partie d’elle, chaque vie doit être naturellement respectée et si une vie devait être prise, celle des animaux pour se nourrir, par exemple,  elle doit être honorée. La mort doit être respectée, on ne tue pas sans que ce geste n’ait un sens véritable et rien ne doit être gaspillé parce que si l’on ne respecte pas la vie autour de nous c’est la vie en nous qui est abimée, oubliée, niée.
 
La vie dans toutes ses formes doit être respectée, honorée et fêtée. C’est l’une des raisons qui explique nos malaises  lorsque que l’on se prend en flagrant délit de gaspillage ou de surconsommation, quelque chose en nous se sent cruellement coupable de n’être pas plus « juste ». Évidemment il ne s’agit pas de se sentir responsable ou coupable pour tout ou rien mais plutôt de s’inscrire dans un rapport au monde qui nous rend heureux, en ayant le sentiment de faire de notre mieux, le plus souvent possible. Aucun besoin de comparer ou de se comparer, faire ce qui nous parait juste, donner du sens à nos choix, mettre de la vie dans nos vies.
 
Je trouve les traditions et les légendes amérindiennes profondes et d’une justesse infinie, elles savent, souvent avec peu de mots, dirent la beauté et le sens véritable des choses. Ils utilisent souvent des images et descriptions pour s’exprimer, c’est comme les noms qu’il se donnent, ils viennent d’abord d’une anecdote d’enfance puis peuvent changer selon les talents, les choix, les caractères de chacun. Ils disent par exemple « celle qui savait lire dans la pluie », « celui qui connaît des secrets » … .
 
Rien ne devrait jamais être figé ou définitif car le risque est de se laisser prendre et de se figer aussi avec ce que l’on croit ou ce que l’on dit de soi. La vie n’est pas figée, elle bouge en permanence, il nous faut essayer de l’imiter un peu.
 
A.L.F
14 juillet 2018