Lutte en mon cœur-amoureux

« On attend quelque chose de l’amour alors que c’est l’amour qui attend quelque chose de nous. »
Eric Emmanuel Schmitt
« Mon cœur-amoureux veut maintenir un lien qui n’existe plus puisque, pour qu’il y ait lien il faut être deux, et mon cœur-sage me souffle de me préserver et de ne pas m’oublier. Peut-on aimer pour deux, s’oublier et se concentrer sur l’autre et ses besoins, y aurait-il une dette à régler, une forme de sacrifice qu’il faudrait consentir pour garder l’autre auprès de soi… « .
Aucun loyer à payer à vie pour être aimé; on entre dans une relation consentant, nous avons cette liberté; aucune raison de l’entraver par des injonctions négatives où l’on ne mériterait pas vraiment la douceur d’une relation choisie.
S’engager dans une relation implique d’y aller conscient de la part de responsabilité mutuelle, impossible alors, même avec un cœur débordant, de prendre la place de l’autre, de faire à sa place ce qui lui appartient puisque cela reviendrait à être seul.
Cela vaut aussi pour ceux que l’on appelle nos proches, le lait maternel arrive avec l’enfant, il n’est pas négociable.
Ainsi, notre famille véritable, celle que l’on crée, est faite de ces personnes – lien de sang ou de cœur – qui sont en joie de nous voir heureux, de celles qui savent lire nos silences et respectent nos fêlures.
Si l’on apprend à s’aimer d’abord par l’amour que l’on reçoit dans l’enfance, cet amour nous signifiant que l’on est digne d’être aimé; fort heureusement, il est aussi possible, même blessé à cet endroit, de s’offrir, par des relations de qualité, ce droit de s’aimer et d’être aimé afin d’éviter les situations de répétitions condamnant à revivre les mêmes manques et blessures d’enfance.
Alexandra Legendri-Fauron
16 septembre 2018.