La vie est ainsi faite, nous offrant nos plus grandes joies comme nos intenses moments d e chagrins; ces périodes difficiles et douloureuses peuvent être, une fois l’intensité de notre souffrance abaissée, aussi l’occasion de bilan général. Nous pouvons apprendre à nous poser le temps d’évaluer notre tableau de bord interne et ne plus ignorer nos « warning » allumés.
En anglais, le terme « shake up » signifie secouer, bousculer, remanier, bouleverser; il est nécessaire de procéder à un remaniement émotionnel afin de provoquer une prise de conscience de ce qui nous appartient dans la situation qui nous rend malheureux (les déceptions amoureuses, les relations conflictuelles, les échecs professionnels…).
En ce sens, la crise traversée nous invite à repenser nos choix avec davantage de lucidité, de discernement et de sagesse (moins influencé par notre histoire, nos croyances et nos peurs) afin de se proposer de nouvelles ouvertures et possibilités d’existence.
Boris Cyrulnik parle de la notion de résilience (terme utilisé en physique pour parler de l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale) en la définissant comme la capacité à rebondir après un choc, une « manière de métamorphoser la douleur ». Au départ utilisée pour définir la capacité qu’ont certains enfants à triompher des traumatismes subis comme le deuil précoce, l’abandon, la maltraitance, la violence (sexuelle, de guerre…), nous pouvons aussi l’appliquer à notre manière de réagir aux chocs et perturbations éprouvantes.
La résilience offre une perspective positive et empreinte d’espoir car elle nous confirme qu’il est possible de s’en sortir même après le pire. « La capacité à réussir à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative ».
Apprendre à traduire les épreuves et les échecs que nous traversons nous permet de mieux comprendre notre fonctionnement inconscient responsable des états de forte anxiété et d’angoisse.
S’observer avec bienveillance et humour, c’est-à-dire sans la « petite voix » critique ou moqueuse de l’égo, permet aussi de conquérir des espaces de liberté et une facilité être soi plus souvent.
25 Juillet 2016